• Version très simplifiée – Lorsqu’on considère la mer depuis une plage, on voit distinctement les« rouleaux » qui brisent face au rivage. (Les fameux chevaux de la mer de J. R. Caussimon). Le phénomène est connu et peu dangereux. Mais, à l’embouchure d’un fleuve, à l’ouvert d’une lagune, et selon la pente du sol marin, les choses peuvent être bien différentes. Elles forment ce qu’on appelle une barre.
• Explication. Au passage de chaque vague, la mer ramène vers le large, une masse de sable plus ou moins grande qu’elle dépose non loin du rivage (1). Elle crée, ainsi, une élévation du fond (invisible) parallèle à la côte sur laquelle les prochaines vagues briseront à leur tour. Et plus l’élévation sera haute, plus les vagues seront dures. Ainsi se forment, et surtout s’entretiennent, les barres qui peuvent se déplacer au gré des vents, des courants ou des marées
En métropole, on connaît les barres d’Audierne, Etel, Arcachon, et la célèbre barre de l’Adour pour ne citer que celles-là.
La barre était évidemment dangereuse pour la navigation du temps où les bateaux n’étaient pas motorisés. Un officier de marine, du nom de Fenoux, inventa un système (un mât) qui, au moyen d’une signalisation codée, indiquait aux pêcheurs l’emplacement du banc de sable et donc de la barre
• En Afrique occidentale, les barres peuvent être bien plus hautes et par conséquent plus dangereuses. Naguère, elles étaient grandement redoutées des colons, débarquant dans feu nos colonies, qui devaient emprunter une pirogue indigène pour aller à terre. C’était souvent l’occasion pour les pagayeurs de prendre une revanche humide sur les civilisateurs … Par la suite, on construisit des wharf (appontements) qui, dépassant la barre, évitaient ces humiliations. Ouf !
Porthos
(1) – Les eaux du fleuve, charriant du sable, accentuent encore le phénomène
• Images – Le passage de la barre, au bon vieux temps de la Colonie. (A droite, dessin de Sahib)
Merci Porthos !