• « La Dévastation ». Aimable nom donné à un prototype de cuirassé d’escadre de la fin du XIXe siècle. Lancé à Lorient en 1879, il est considéré comme le plus moderne de son époque mais sa formule reste bâtarde ; sa propulsion est mécanique (vapeur)… Mais elle n’a pas encore renoncé à la voile ; c’est toujours un trois-mâts carré.
Le bâtiment, long de 95 m, large de 21 m, tirant d’eau de 7,34 m accuse un déplacement de 9600 t. (Par la suite, on montera à 10 600 t). Deux machines Creusot donnent 15 nœuds (sans doute davantage avec ses 2760 m2 de voilure). Sa silhouette, avec deux cheminées côte à côte, un gréement traditionnel, et un éperon blindé accentue son aspect inhabituel.
L’armement principal consiste en 4 pièces de 340 orientables sur rails courbes, installées aux quatre angles de la casemate ; cette disposition permet de couvrir les 360° du cercle sans angle mort. Côté protection La Dévastation possède une ceinture blindée de 380 et 220 mm, et un pont en sandwich de fer, teck et acier.
Ces innovations, en avance sur leur temps, ont pourtant posé des problèmes d’usage et de mise au point ; la formule fut modifiée à plusieurs reprises, remotorisée en 1901, pour être finalement abandonnée en 1922 (certains auteurs disent 1921). Le bâtiment fut ferraillé.
Ne nous reste que cette coupe détaillée – un peu pâlotte – d’un navire désuet, mi-voilier mi-vapeur, annonçant la fin des vaisseaux et préfigurant les futurs Dreadnought.
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