• La course. Après la marée d’abandons du début, les bolides survivants foncent vers la Guadeloupe. Mais dès maintenant cette édition 2014, met en évidence les limites de la sécurité des skippers.
Les Règlements Internationaux exigent une veille permanente sur tous les navires ; or, en solitaire c’est juste impossible.
• On évoque parfois une tolérance plus ou moins facultative, mais rien d’officiel ne peut être présenté ; je me crois donc autorisé à poser ces quelques questions : tolérance, peut-être, mais en vertu de quoi ? Qui la délivre ? Sur quels critères ? Où est-ce écrit ?
Si Le Secrétariat général de la mer, le Conseil National de la Navigation de Plaisance, la Fédération Française de Voile peuvent nous donner quelques précisions, nous serons heureux de vous les communiquer. En attendant… attendons.
• Plusieurs lecteurs d’Escales proposent une solution simple qui règlerait le problème avec élégance. Il suffirait que la course ne soit plus en solitaire mais en double. On pourrait ainsi espérer – au moins en théorie – une veille permanente, sans recours à de petits aménagements opaques.
Aramis
Et en dehors des courses, il faudrait interdire aussi toute navigation en solitaire ? (Cela me parait difficile…)
des fortunes de mer comme on nomme hélas les disparitions et naufrages en mer ont eu lieu ces dernières années au large d’Arcachon par un manque de quart sur des navires de pêche, la presse justifiait le fait par la fatigue des marins obligés de dormir.
Les cargos eux mêmes n’ont pas toujours quelqu’un en permanence à faire la veille …..
Bonsoir, je pratique la voile presque tout le temps en solo, mon terrain de jeux est l’estuaire de La Loire et je traverse régulièrement le chenal d’accès à St Nazaire. En route collision il n’est pas interdit au navire prioritaire de signaler un danger. J’ai été témoin d’un monstrueux coup de corne de brume d’un cargo en destination du large alors qu’un plaisancier coupait le chenal. Je peux vous dire que ça réveille, même si c’était de jour. Pour revenir au sujet du Rhum en solo, la sécurité est l’affaire de tous prioritaire ou non et des moyens existent encore faut-il un marin pour les actionner. Sur la route on va utiliser l’appel de phare, le klaxon, et sur la mer on attend que ça tape ?
Jacques
En effet, il paraît difficile d’interdire la navigation en solitaire.
Mais, peut-être pourrait-on au moins la limiter raisonnablement en temps !
Une »Figaro » ok, mais une »transat » Bof ! un peu fort quand même. Et si le pilote-auto lâche au milieu de la mare ? on fait quoi ? On affale tout le soir et au petit jour, hissez-Haut ;-)
La course me semble en effet tout aussi intéressante à deux, et bien plus logique, mais peut-être pas pour les EGOs de tous.
Les décisions d’effectifs, avalisées par l’administration, sont quelquefois minimes il est vrai, que ce soit à la pêche ou sur certains cargos fluviaux-maritimes, entraînant des fatigues excessives et des défauts de veille.
Tout cela est compliqué, ce qu’on peut dire, c’est qu’il faudra toujours
quelqu’un pour aller aider l’autre en situation difficile et que ce quelqu’un
tout bien intentionné qu’il soit, n’a pas obligatoirement envie de risquer
sa paillasse pour l’autre qui a nié le danger de naviguer en solitaire sur de longues périodes, qui s’est mis en danger, et qui a mis également les autres en danger par son manque de veille.
Et pour les plus »terre à terre » ;-) ces »sauvetages » ou »assistances » ont
aussi un coût non négligeable.
Cordialement.
/Jean/
C’est en effet, très difficile. Raison de plus pour demander au législateur(s) une réglementation raisonnable, applicable en toutes circonstances et par tout le monde. Pas évident du tout…
Ce qui est redoutable, c’est le flou artistique, le non-dit, et les petits arrangements entre copains.
On peut le regretter, (je le regrette) mais en attendant mieux, le règlement reste le règlement…
M D
L’analyse de la mésaventure de Thomas Coville victime d’une collision qui aurait pu être gravissime va tout à fait dans le sens d’une course en double.
Selon son témoignage, son attention a été sollicitée par une alarme l’alertant sur le niveau des batteries. Son attention était déjà cependant en éveil sur le suivi de la route de deux cargos. Mais cette alarme l’a déconcentré. Il n’a ensuite plus eu le temps d’agir.
La solution au problème n’est pas dans la sophistication des outils anti collision. Dans ce court instant et dans l’état de stress du coureur, la charge mentale était excessive. La multiplication des indicateurs sur les écrans du bateau (AIS, Radar, route… ) nuit à la perception globale de la situation. Les dangers ne sont plus hiérarchisés, ils sont traités de manière séquentielle.
Il manquait un deuxième cerveau à bord. Cerveau qui lui aurait dit en entendant l’alarme batterie « Descends, vas voir ce qui se passe, je m’occupe du reste »
Une bonne pratique, que l’on avait vu apparaître dans l’évolution des règles d’armement de sécurité, est que chacun est RESPONSABLE DE SA SÉCURITÉ : matériel à emporter, attitude à avoir, etc. et devra RENDRE DES COMPTES en cas de besoins.
Ne nous cachons pas derrière des règlements qui ne peuvent pas tout prévoir.
Bien maritimement
JP L
Bien observé Francis, c’est aussi mon point e vue.
M D