Jadis, dans la Marine de l’Etat, on ne plaisantait guère avec la discipline. Toute infraction au règlement était sanctionnée par une punition. Bénigne pour les faits légers (corvées, rétention de boisson, de tabac, coups de corde…) elle pouvait devenir terrible pour les faits reconnus graves (pendaison, noyade ou cale).
La cale ?
Ce n’est pas une punition, c’est un supplice.
• La petite cale ou cale mouillée consiste à précipiter le condamné dans l’eau, du haut d’une vergue. Il est lié à un cordage, qui file dans une poulie au bout de la grand-vergue. On le lâche, il tombe dans la mer, où il barbote aussi longtemps que le prévoit son jugement ; puis on le remonte et on recommence… Il est ainsi plongé et replongé autant de fois que l’exige la punition. On voit distinctement le malheureux au centre de la gravure. (Agrandissez l’image).
La cale sèche est une variante dans laquelle on arrête le cordage à mi-course, d’un coup sec, avant que le malheureux n’atteigne l’eau. A cet instant, on entend quelques craquements… c’est la pire des petites cales.
• La grande cale est une alternative à la pendaison… L’homme est ligoté à l’extrémité d’un cordage passant sous la quille du navire ; il est précipité à la mer d’un côté, et récupéré de l’autre, par l’équipage qui hale son camarade ; son sort dépend donc de la hardiesse de ses compagnons… Même s’il compte beaucoup d’amis, la manœuvre est toujours longue… Les témoignages disent que la grande cale équivaut presque toujours à une condamnation à mort. Avec le sadisme en prime.
• Ces horreurs ont été abolies par le décret du 13 mars 1848, entérinant – paraît-il – leur abandon depuis plusieurs années…
D’Artagnan
Voici peu de temps, j’étais enseignant dans une EAM,quelues temps après la 2° guerre mondiale, certains de mes élèves patrons de pêche m’ont rapporté des punitions de marins accrochés quelques temps à la potence de leur chalutier…
ou encore mis à la traine, comme le lavage à la parisienne des mariniers…
et autres sévices non racontables…
Amitiés
Arbogast